Que j'aime voir, chère indolente,
de ton corps si beau,
comme une étoffe vacillante
Miroiter la peau!
Sur ta chevelure profonde
aux acres parfums,
mer odorante et vagabonde
aux flotes bleus et brunes
Comme une navire qui s'éveille
au vent du matin,
mon âme réveuse appareille
pour un ciel si lointain
Tes yeux, où rien ne se révèle
de doux ni d'amer
sont deux bijoux froids où se mêle
l'or avec le fer
A te voir mnarcher en cadence,
belle d'abandon,
on dirait un serpent qui danse
au bout d'un bâton
Sos le fardeau de ta peresse
ta tête d'enfant
se balance avec la mollesse
d'un jeune éléphant
Et ton corps se penche et s'allonge
comme un fin vaisseau
qui roule bord sur bord et plonge
ses vergues dans l'eau
Comme un flot grossi par la fonte
des glaciers grondants,
quand l'eau de ta bouche remonte
au bord de tes dents
Je crois boire un vin de Bohème,
amer et vainqueur,
un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur!
Charles Baudelaire - Le serpent qui danse (Les fleurs du mal)
The Rolling Stones - You can't always get what you want
domingo, agosto 12, 2007
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